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Le cannabis continue de se banaliser "le Monde"

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Le cannabis continue de se banaliser
LE MONDE | 10.07.07 | 14h26 • Mis à jour le 10.07.07 | 14h26

C'est la "bible" du cannabis. Diffusé à compter de mardi 10 juillet, l'ouvrage Cannabis, données essentielles constitue la première monographie réalisée par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) sur la substance illicite la plus répandue en France. Tous les résultats des études, enquêtes et données épidémiologiques, scientifiques ou sociologiques les plus récentes, et parfois inédites, sont ici synthétisés pour livrer un tableau au plus proche de la réalité du cannabis sur le territoire. On le sait, le "joint" s'est largement banalisé. Il compte près de quatre millions de consommateurs, dont 1,2 million d'usagers réguliers et 550 000 usagers quotidiens.


Ces chiffres placent la France parmi les pays les plus consommateurs en Europe, aux côtés de la République tchèque, de l'Espagne et du Royaume-Uni. Chez les jeunes, toutes catégories sociales confondues, l'expérimentation du cannabis est devenue un "modèle dominant", souligne Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT. Depuis 2000, son usage régulier atteint presque le même niveau que celui de l'alcool. En 2005, 49,5 % des jeunes âgés de 17 ans ont déclaré avoir déjà pris du cannabis au cours de leur vie, 27,9 % au cours des trente derniers jours, 10,8 % de façon régulière et 5,2 % quotidiennement.

En hausse très nette depuis le début des années 1990, l'expérimentation est également devenue plus précoce. C'est en moyenne vers 15 ans qu'on fume son premier joint. Ensuite, l'usage du cannabis est davantage lié à "l'intensité de la sociabilité et des contacts amicaux" qu'au milieu social ou au parcours scolaire. Ainsi, l'usager de cannabis est d'abord un "fêtard". Plus le nombre de sorties - au café, dans les pubs ou chez des amis - est fréquent, plus la consommation augmente.

Si l'expérimentation du cannabis n'a cessé de se répandre, le mouvement semble néanmoins se stabiliser depuis 2002. En revanche, la part de consommateurs réguliers (au moins dix fois par mois) parmi les 15-34 ans est passée de 3,8 % en 2000 à 5,9 % en 2005 et apparaît en lien direct avec la situation scolaire ou professionnelle. Schématiquement, l'usage "festif" se retrouve davantage parmi les jeunes issus de milieux favorisés ayant un bon niveau scolaire. En revanche, on rencontre plus souvent l'usager régulier chez les jeunes en difficulté ou en échec scolaire et les chômeurs. "Un meilleur niveau d'instruction autorise l'expérimentation et ne freine pas l'usager mais "protégerait" du basculement vers une consommation régulière et un usage problématique", notent les spécialistes.

Ce tableau cache quelques surprises. Ainsi, les cadres s'avèrent plus souvent des consommateurs réguliers que les ouvriers. Quant aux étudiants de l'enseignement supérieur, ils ne sont pas plus "accros" que les actifs de leur âge. "Le cannabis est une réalité complexe. Des jeunes parviennent à gérer leur consommation et à en sortir, tandis que chez d'autres ce produit ne fait que renforcer leurs difficultés", explique M. Costes.

Pour s'approvisionner, les usagers ont recours au don (58,7 %), à l'achat auprès de proches ou de dealers (36,8 %) et à l'autoculture (5 %), en plein développement, y compris dans les zones urbaines. Environ 200 000 personnes sont passées à l'autoproduction, ce chiffre étant considéré comme une "fourchette basse". Toujours plus répandu, le cannabis est aussi de moins en moins cher. Le prix moyen d'un gramme de résine a baissé de 30 % en dix ans, pour atteindre actuellement environ 4 euros.

Quant au gramme d'herbe, il coûte 5 euros et des pousssières de centimes, contre 10 euros en 1996. Selon une étude qualitative réalisée auprès d'usagers réguliers, le budget mensuel consacré à l'achat du cannabis en 2006 se situe entre 80 et 150 euros, sans compter l'achat du tabac.

Au total, le chiffre d'affaires annuel que représente la vente de cannabis en France est estimé, sur la base de données déclaratives, à 832 millions d'euros (dont la part la plus importante est attribuable aux 15-24 ans). On considère que le chiffre d'affaires du tabac atteint 13,7 milliards d'euros TTC (14,2 milliards pour l'alcool). En prenant en compte l'ensemble des dépenses supportées par la collectivité (traitements, répression, prévention, etc.), le coût social du cannabis peut être estimé à 919 millions d'euros (dont seulement 36,5 millions au titre de la prévention, contre 523, 5 millions pour la répression), soit 0,06 % du PIB, ou encore un peu plus de 15 euros par habitant. Comparativement, le coût social de l'alcool et celui du tabac s'élevaient respectivement, en 2003, à 2,37 % et 3,05 % du PIB, soit 599 et 772 euros par habitant.

Cancers, maladies respiratoires, troubles psychiatriques : les méfaits du cannabis sur la santé peuvent être multiples "sans que les études explicitent toujours à quels niveaux de consommation ces risques sont susceptibles d'apparaître", souligne l'OFDT. Les risques de mort violente sont essentiellement liés aux accidents de la circulation. Le nombre annuel de victimes directement lié à une conduite sous l'emprise du cannabis serait d'environ 230, sur la base d'un total de 6 000 morts sur les routes.
L'ouvrage sera mis en ligne sur le site de l'OFDT : www.ofdt.fr.




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http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-933875@51-933960,0.html
Le profil type des fumeurs de cannabis :
http://www.lemonde.fr/web/infog/0,47-0@2-3224,54-934006@51-933960,0.html
Les Français et le cannabis (vidéo) :
http://www.lemonde.fr/web/video/0,47-0,54-934008,0.html

Les produits surdosés sont rares
LE MONDE | 10.07.07 | 14h26


Le joint d'aujourd'hui est-il plus fort que celui
des années 1970 ? Cette question récurrente est
largement débattue dans plusieurs pays européens.
Mais les spécialistes disposent de peu de recul,
le phénomène de consommation du cannabis n'étant
véritablement étudié que depuis une quinzaine
d'années.



"Aucune description des évolutions des taux de
THC sur une période antérieure aux années 1990
n'est disponible en France", rappelle
l'Observatoire français des drogues et des
toxicomanies (OFDT). Le THC ou
tétrahydrocannabinol est la principale substance
responsable des effets psychoactifs du cannabis.
C'est donc la teneur en THC qui détermine le
potentiel psychotrope du produit.
D'après une enquête d'observation coordonnée par
l'OFDT, menée à partir de plusieurs centaines
d'échantillons de cannabis recueillis auprès
d'usagers en 2005, la teneur moyenne en THC des
résines et des herbes est de 10 %. Ce chiffre
"s'inscrit dans les moyennes observées dans les
autres pays de l'Union européenne", constate
l'OFDT.
L'enquête fait néanmoins apparaître une "grande
variabilité" des teneurs en THC, avec un maximum
à 54 % pour les résines et à 25 % pour les
herbes. Mais la part de ces produits fortement
dosés - plus de 20 % de THC - semble marginale.
Elle est estimée à 4,3 % (5,2 % pour l'herbe et
3,4 % pour la résine) sur le marché clandestin
français.
Ces résultats recoupent les données issues des
douanes et de la police, qui font remonter
l'apparition de produits fortement dosés à
l'année 1997. Parmi l'ensemble des saisies
réalisées en 2004, 2 % des échantillons
contenaient plus de 20 % de THC. Et les dosages
effectués entre 2000 et 2005, notamment par
l'Institut national de la police scientifique,
ont montré des teneurs moyennes d'environ 9 %
pour les résines et 7 % pour les herbes.
Seule exception au sein de l'Union européenne :
la Hollande, où la culture locale utilise des
procédés permettant d'obtenir des taux de THC de
plus en plus élevés. Proximité oblige, c'est
d'ailleurs dans la moitié nord de la France que
l'on trouve davantage de produits surdosés.
"La rumeur d'une explosion des teneurs en THC est
impossible à documenter en France", insiste
Jean-Michel Costes, directeur de l'OFDT. "Au
cours des cinq dernières années, on constate
plutôt une stabilité", ajoute-t-il. Non sans
reconnaître que, "exceptionnellement, des
accidents peuvent survenir".
Enfin, aucune substance psychotrope (hors
cannabinoïdes) ou aucun principe actif
médicamenteux n'ont été identifiés en France -
que ce soit dans les produits de saisies ou les
produits de consommation - dans des substances
cannabiques.

Sandrine Blanchard
Article paru dans l'édition du 11.07.07


merci a raph...
 
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